Parlez-vous « vin bio » ?
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La demande des consommateurs en termes de vins bio est en hausse en France. Ces vins plus respectueux de l’environnement et de notre santé grignotent petit à petit les parts de marché des vins traditionnels (même si ces derniers restent en tête des ventes).
« Aujourd’hui sur les foires, on est passés de 30% l’année dernière à 35% de l’assortiment sur le bio », explique au micro de la radio Europe1 Marc Coste, qui sélectionne les vins mis en rayons pour une célèbre chaîne de supermarchés. « On va essayer de développer au maximum l’assortiment 2022 sur cette tendance-là », ajoute-t-il.
Finalement, leur succès fait écho à celui des produits bio en général. Mais savez-vous ce que recouvre l’appellation « vin bio » ?
D’abord, un peu de vocabulaire pour y voir plus clair. Parce qu’entre vin naturel, biologique, traditionnel et biodynamique, on y perd un peu son latin.
Le vin biologique
Le terme de « vin biologique » correspond à une appellation réglementée. Exactement comme dans les autres domaines de l’agriculture, on ne peut pas se prétendre bio si l’on n’a pas reçu une certification et un label en la matière, qui garantit le respect de certaines normes. Par exemple, pour être « bio », on ne doit pas utiliser d’engrais chimiques, ni de pesticides. Les traitements chimiques de la vigne sont remplacés par des traitements au cuivre. L’ajout de certains additifs est autorisé à la cave au moment de la vinification (tanins, levures exogènes…)
Le vin biodynamique
Le terme de « vin biodynamique » renvoie à un aspect étonnant, et non réglementé, de la viticulture. Il s’agit d’y intégrer le calendrier lunaire, comme le faisaient il y a bien longtemps les agriculteurs, qui tenaient compte des cycles de la lune. L’homme peut intervenir sur la vigne uniquement via des préparations à base de plantes. Les sols affaiblis sont drainés et aérés pour reprendre vie.
Le vin naturel
Pour le « vin naturel », la vigne est cultivée globalement comme dans le cas des vins biologiques et biodynamiques. Mais à la cave, l’homme n’intervient presque pas. La fermentation est obtenue grâce aux levures dites « indigènes », c’est-à-dire présentes sur la peau des raisins. La méthode du « vin naturel » n’est elle non plus pas encadrée ni réglementée.
Face à ces différents procédés demeurent encore majoritairement les vins dits « conventionnels » ou « traditionnels » : il s’agit des vins issus d’une viticulture acceptant l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques.
Une fois ces différents termes établis, il apparaît évident que consommer du vin bio, biodynamique ou naturel, c’est mieux. C’est mieux pour l’environnement, et c’est mieux pour la santé.
Pour l’environnement, parce qu’utiliser moins de pesticides, c’est toujours bénéfique pour les sols et la terre, et pour la protection de la biodiversité (notamment pour les plantes et insectes évoluant autour des cultures).
Pour la santé, car avec les vins bio, on est sûr de ne pas avaler de produits chimiques. Et les viticulteurs évitent d’inhaler de produits néfastes.
Un vin bio est-il un bon vin ?
Mais ces vins bio sont-ils aussi bons que les grands crus produits via la viticulture conventionnelle ? Présentent-ils les mêmes richesses en termes d’arômes et de saveurs ?
Côté qualité gustative, les spécialistes estiment que certains vins bio souffrent d’un manque de travail du viticulteur lors la phase de vinification, celle qui se déroule en cave. C’est là que se forme une bonne partie des arômes d’un bon vin.
Les œnologues considèrent également que les vins bio rouges sont plus acides (car la vigne n’a pas reçu de potasse). Ils soulignent aussi l’expression florale des vins bio, avant même que l’on en perçoive la saveur fruitée. Les vins bio sont aussi en général un peu moins alcoolisés que les vins conventionnels.
Il ne nous reste plus qu’à nous rendre dans notre bar de quartier préféré et de demander un bon verre de vin bio, histoire de se faire notre propre opinion.
